Je m’en souviens comme si c’était hier : une route un peu cabossée, une météo tranquille, le sentiment grisant de filer seul à vélo, et cette pensée un peu bête : “C’est bon, je gère.”
Spoiler : je ne gérais rien du tout. Pas cinq minutes plus tard, un bruit sec, une roue molle… crevaison. Ma toute première. Et j’étais seul, loin de tout.
Le moment où le voyage bascule
C’était mon troisième jour de voyage. Je suivais un tronçon de la Vélodyssée entre La Rochelle et Rochefort. J’avais pris mes repères, je ne me perdais plus tous les quatre kilomètres, j’avais même arrêté de vérifier mes sacoches toutes les dix minutes.
Et puis ce bruit. Ce pschitt discret, mais sans appel. Le genre de son que tu n’oublies pas parce que tu sais, tout de suite, que c’est foutu.
Je me suis arrêté. J’ai regardé la roue. Elle me regardait aussi. Mais elle n’allait clairement pas se regonfler toute seule.
Premier face-à-face avec la vraie vie du cyclo
J’ai sorti mon kit de réparation flambant neuf, jamais utilisé. Je me suis assis dans l’herbe. Pas de village en vue, pas de réseau, pas âme qui vive. Juste moi, mon vélo, et cette fameuse rustine que je pensais ne jamais sortir.
J’avais vu des tutos. Oui. Mais les tutos ne te préparent pas à transpirer dans un fossé, à jurer à voix basse, à lutter contre une pompe minuscule et des mouches carnivores.
Leçon n°1 : apprends à localiser une crevaison
Ça a été ma première difficulté. Je savais qu’il fallait plonger la chambre à air dans l’eau… sauf que je n’en avais pas. Alors j’ai soufflé, appuyé, tordu, jusqu’à sentir ce minuscule filet d’air. Un éclat de verre, bien caché. Vicieux.
J’ai posé la rustine, attendu les fameuses minutes indiquées sur le tube, croisé les doigts. Et là… j’ai pompé. Longtemps. Trop longtemps. Jusqu’à ce que mes bras ne me répondent plus.
Et finalement, j’ai redémarré
Quand la roue a repris forme, j’ai ressenti un soulagement silencieux. Pas de victoire triomphante. Juste ce petit truc intérieur : je m’en suis sorti.
J’ai tout rangé, mal essuyé mes mains sur mon short, j’ai bu une gorgée d’eau tiède, et j’ai repris la route. Légèrement éreinté, légèrement fier. J’ai appris, sur le tas, au bord d’un champ vendéen, ce que signifiait voyager à vélo pour de vrai.
Ce que j’ai retenu
- 🎯 Ce n’est pas une question de technique, c’est une question de calme.
- 🧰 Le matériel, c’est bien. Mais l’attitude, c’est mieux.
- 🚲 Ton vélo devient un compagnon de route dès que tu l’as réparé toi-même.
- 💡 Et oui, avoir le bon équipement, ça change la donne.
Depuis, j’ai crevé d’autres fois. Jamais autant paniqué. Parce qu’au fond, la première galère, c’est celle qui t’apprend le plus.
“Tu crois que tu fais du vélo, et en fait tu apprends à faire face.”
Envie de continuer malgré tout ? C’est bon signe
Cette journée aurait pu me dégoûter. Mais non. En fait, c’est l’inverse. C’est ce jour-là que j’ai compris que le cyclotourisme, ce n’est pas juste pédaler : c’est improviser, apprendre, lâcher prise.
Et si vous hésitez encore à partir, si vous avez peur de ce genre de galère… sachez que c’est justement ça, le voyage. Ce n’est pas la perfection. C’est la marge d’erreur. Et le plaisir de continuer malgré tout.
Si vous débutez, je vous conseille de lire aussi notre guide spécial débutants. Et pour les parcours testés en solo ou en famille, explorez nos itinéraires à vélo.
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